L’art dans les monastères : la création comme ressource spirituelle

Elise
05/2025
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Quand les moines deviennent artistes...

Souvent perçu comme silencieux, immobile et tourné vers l’intérieur, le monde monastique cache pourtant une intense vie créative. Depuis des siècles, les moines et moniales dessinent, chantent, sculptent, dorent, bâtissent… non pour s’exprimer, mais pour honorer le sacré.

Aujourd’hui, cette tradition artistique ne s’est pas éteinte — elle se transmet, se partage et s’ouvre à celles et ceux qui viennent en retraite pour se reconnecter à eux-mêmes, à la beauté, et parfois à Dieu.

La tradition de l’art sacré

Vitrail au berceau Saint-Vincent-de-Paul

Depuis des siècles, les monastères ne sont pas seulement des lieux de silence et de prière : ils sont aussi des foyers de création artistique. Ici, la beauté se vit dans le geste humble et lent du moine qui copie, peint, sculpte ou chante. Chaque œuvre naît dans le silence, comme une forme de prière.

Dès le Moyen Âge, les scriptoria, ateliers des copistes, étaient des espaces sacrés. Les moines y copiaient les Évangiles, les illuminaient de pigments rares, d’or, de lumière. Rien n’était décoratif : chaque trait était offrande, attention, silence incarné.

Le chant grégorien, lui aussi, faisait partie de cette expression du sacré. Pas de soliste, pas de spectacle : une communauté de voix unies, tournées vers l’essentiel. Une louange sobre, ancrée dans le souffle.

Certains moines ont marqué l’histoire : Fra Angelico, peintre dominicain, dont les fresques vibrent encore de paix à Florence. Guido d’Arezzo, inventeur du système de notation musicale. Ou Dom Hans van der Laan, moine architecte, maître des proportions sacrées. Mais la plupart sont restés anonymes — et c’est cela aussi, la force de cette tradition : créer sans ego, pour servir, pour relier.

Dans l’art monastique, rien n’est “à montrer”. Tout est à habiter.

L’art comme chemin de ressourcement spirituel

Retraite poterie à Sainte Lioba

Dans l’imaginaire collectif, on imagine souvent les moines plongés dans la prière ou le silence… Mais leur quotidien est aussi rythmé par le travail manuel, essentiel à leur équilibre. Parmi ces tâches, l’art et l’artisanat occupent une place centrale — non pour l’esthétique, mais comme prolongement de la vie spirituelle.

Selon la règle de saint Benoît, “Ora et labora” — prie et travaille — le travail est une forme de prière incarnée. Qu’il s’agisse de modeler l’argile, d’enluminer un manuscrit ou de composer un chant, le geste devient service, offrande, présence.

L’art sacré n’est pas une expression de soi, mais une manière d’élever l’âme. Peindre une icône, c’est prier avec ses mains, dans le silence et la précision. Le moine s’efface pour laisser transparaître quelque chose de plus grand que lui.

L’artisanat, enfin, est un moyen de subsistance simple et sobre. Fabriquer des fromages, des poteries ou des confitures, c’est vivre enraciné, relié à la terre et à la création. Mais c’est aussi transmettre un savoir-vivre : lent, attentif, respectueux. Un enseignement silencieux, à travers le geste.

Où vivre une retraite artistique aujourd’hui ?

De plus en plus de communautés religieuses accueillent des personnes en quête de créativité spirituelle. Dans ces lieux souvent retirés, baignés de silence et de beauté, vous pouvez vivre une retraite où l’art devient un chemin de ressourcement. Voici quelques exemples concrets :

  • À Magdala, vous pourrez vivre une retraite d’aquarelle dans un cadre méditatif, bercé par le rythme de la prière et de la nature. Les sessions invitent à contempler, peindre, se déposer dans le silence.

  • Chez les Dominicaines de Bor, vous serez initié à l’encre de Chine comme geste méditatif. Le tracé fluide, sobre et libre devient une voie d’expression intérieure, au sein d’une atmosphère recueillie.

  • À l’abbaye Sainte Lioba, des retraites autour de la poterie et de la peinture vous permettront de retrouver un lien simple et profond au geste, à la matière, à l’instant.

  • À Bouzy-la-Forêt, vous serez invité à explorer la voix à travers le chant sacré. Loin d’une performance, il s’agit ici de prier avec son souffle, de vibrer avec les autres, dans une écoute profonde.

  • Au prieuré de Blauvac, vous plongerez dans l’art de l’enluminure médiévale : peinture à l’or, pigments naturels, précision du geste. Une retraite patiente, lumineuse, enracinée dans une tradition millénaire.

Laissez-vous bercer par le son mélodieux de la cithare...

Dans un monde saturé d’écrans et de vitesse, le geste lent de la création devient une prière. Loin d’être marginal, l’art dans les monastères est un acte de foi, de beauté et d’humanité. Et si vous laissiez vos mains parler ce que votre cœur cherche en silence ?

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Ritrit, l'association au service des communautés religieuses et des retraitants